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Girl IA sur les réseaux : OnlyFans, MYM, Instagram et TikTok – que faut-il en penser ?

Elle simule une trisomie 21 pour les OnlyFans. - YouTube

Bienvenue dans ce petit voyage numérique signé Clémence, où l’on va disséquer avec humour, sérieux (tout de même) et une pointe de décalage l’un des sujets les plus brûlants du moment : l’essor des “Girls IA” sur les réseaux sociaux comme OnlyFans, MYM, Instagram et TikTok. Armez-vous d’un bon café, car on va plonger dans les abysses du virtuel et de ses paradoxes.

Girl IA : la nouvelle muse des réseaux ?

Il y a quelques années, on découvrait avec émerveillement Lil Miquela, influenceuse entièrement générée par ordinateur. Elle posait avec les Kardashians, signait des deals avec Prada… et révélait déjà une ligne de fracture : celle entre authenticité et simulation. Aujourd’hui, cette pratique a explosé de manière beaucoup plus “intime”. Les “Girls IA” prennent d’assaut des plateformes comme OnlyFans et MYM, deux vitrines de monétisation de contenus qui promettent à la fois personnalisation extrême et proximité avec leurs fans.

La vraie question est brûlante : peut-on tomber amoureux, ou payer un abonnement, pour une identité… qui n’existe pas ?

Quand la simulation choque : le cas du faux handicap

Autant le dire tout de suite, l’industrie du virtuel n’est pas seulement un défilé de jolies avatars. Elle soulève aussi des scandales. L’exemple récent mis en lumière dans une vidéo YouTube a glacé une partie de la communauté : une créatrice a simulé une trisomie 21 pour attirer des abonnés sur OnlyFans. Oui, vous avez bien lu. Une personne (ou une IA) a emprunté l’apparence et les signes d’un handicap pour provoquer le buzz sexuel. On touche ici à une instrumentalisation profondément malsaine qui relance le débat éthique sur les limites de la simulation.

La promesse de l’IA : toujours disponible, jamais fatiguée

Il faut reconnaître aux avatars IA un atout indéniable : ils ne coupent jamais la caméra, ne se plaignent pas, et surtout… suivent la logique marketing jusqu’au bout. Parfaitement calibrés, photogéniques à souhait, ils se plient aux fantasmes de leurs communautés sans faille. Ce que l’on gagne en productivité, on le perd peut-être en humanité. Car derrière l’écran, il n’y a pas ce frisson cher aux fans : un souffle, une personnalité, des failles réelles.

Mais pour les producteurs de contenu, il y a un argument économique fort : une “Girl IA” ne demande pas de vacances, ne craint pas le harcèlement, ni les procès liés au droit à l’image. Et dans un marché évalué à plusieurs milliards, c’est une manne à la fois intrigante et inquiétante.

Des fans complices (ou dupés ?)

Une autre dimension fascinante : sont-ils naïfs ou lucides, les abonnés de ces comptes ? Certains s’en fichent, l’illusion suffit. D’autres se sentent trahis quand ils découvrent que “leur” star Instagram n’a jamais vu la lumière du soleil. Cette tension nourrit à la fois curiosité malsaine et rejet total. Comme si, face à trop de perfection artificielle, notre instinct cherchait à revenir vers le vrai, même imparfait.

Éthique, désir et économie : la triade étourdissante

Finalement, ce phénomène nous oblige à penser un croisement inédit entre trois forces : l’éthique (jusqu’où peut-on simuler), le désir (est-il moins légitime face à un avatar), et l’économie (qui encaisse les profits ?). Ce triptyque agit comme une centrifugeuse dans laquelle notre rapport au corps, à l’intimité et à l’image explose littéralement.

On pourrait dire, avec malice, que la “Girl IA” agit comme un miroir cruel de nos fantasmes et de notre industrie du spectacle : elle met en lumière nos obsessions pour la perfection, tout en annulant les risques humains. Mais elle ouvre aussi une brèche sur l’objectification extrême, où même la personne disparaît derrière son double synthétique.

Vers quel futur allons-nous ?

Alors, que penser ? D’abord, que la “Girl IA” est là pour rester. On peut choisir de la rejeter en bloc ou de l’intégrer de manière critique. Ce qui est certain, c’est que les réseaux sociaux deviennent des laboratoires d’éthique à ciel ouvert. Et que ce que nous tolérons aujourd’hui dessine déjà le paysage de demain. Comme pour chaque révolution technologique, le problème n’est pas l’outil, mais l’usage qu’on en fait.

En attendant, souvenons-nous qu’un avatar ne sourira jamais VRAIMENT à votre blague. Ni ne comprendra votre vulnérabilité. Peut-être que, face à ces créatures idéales, notre plus belle résistance sera de continuer à valoriser l’imperfection très humaine, cette faille qui nous rend uniques.

Clémence, votre éclaireuse digitale mi-sérieuse, mi-décalée.

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